Traverser l’Atlantique à la voile est une aventure. Un rêve peut-être aussi pour beaucoup d’entre nous.
Je rentre à peine de 3 jours intenses passé sur le salon professionnel Vinisud durant lesquels j’ai reçu sur mon stand, mes clients, cavistes et importateurs, qui sont venus me rendre visite pour déguster mes vins. Dans mes emails, je découvre ce sympathique message de la femme d’Eric, me rappelant que son mari et Walden, son co-équipier, filent à toute allure à bord de leur voilier Flash, entre Madère et la Martinique, poussés par les Alizés :
Grâce au dur travail accompli jour après jour dans mon vignoble par tous les temps, je contribue à cette aventure océanique, ce qui m’apporte une grande satisfaction. J’aime beaucoup aussi le reste de son email où elle retranscrit certains des récents messages des autres concurrents.« Et resté avec nous, du coté des Terres FALMET, autre sponsor officiel de Flash, le vigneron fait des clins d’œil à la voile jusque sur ses bouteilles de rouge ! « A Contre Courant » qu’Yves m’a fait déguster à ViniSud à la santé et à la performance de nos marins est juste comme la Transquadra : Excellent ! A la bamboula qu’on ne manquera pas de faire à leur retour, vos papilles témoigneront que ce que je vous raconte n’est pas une publicité gratuite...
Marie-Pierre : « Je lis tous les jours les comptes-rendus sur le site de la Transquadra et je préfère vous partager ceci , plutôt que les récits de spis déchirés, de bateaux couchés , de pilotes automatiques cassés, de marins harassés ….qui me font hérisser le poil ! » :
La nuit s’installe et la jeune lune éclaire désormais la route en début de cycle. C’est superbe, le spi éclairé au dessus de la tête et l’océan face à moi qui miroite au rythme de ses respirations. La lune n’est plus là depuis longtemps et on se sent vulnérable dans cette nuit d’encre à la merci des grains qui vous chassent. Premières bouffes nerveuses accompagnées de gouttes de pluie, le rodéo va bientôt commencer ! Là, c’est vraiment excellent comme sensation, mélange d’appréhension et d’exaltation
Jean-Pierre Kelbert (Léon)
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A l’heure ou je vous écris ces mots la mer et le ciel nous réservent un très joli couché de soleil.
Nous savons qu’à la nuit tombée nous verrons la très belle constellation d’Orion (représentant les 3 mages entre Rigel et Betelgeuse) au-dessus de notre mât. En milieu de nuit le dernier des 3 rois mages disparaitra au milieu de l’horizon en un signe d’au revoir !
Jacques Amedeo et Brice Tailliandier (Sephora Marinepool)
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Solitaire : seul, solitude ou enfin seul ?
Je suis seul c’est une certitude. J’aime naviguer seul. En cette période, je navigue tous les jours et tous les jours sous spi : immense plaisir pour moi ! Est-ce que je ressens de la solitude ? Non, pas en son sens négatif. J’ai des échanges quotidiens via e-mail et SMS avec mon épouse. J’envoie mes articles pour mon site à mon webmaster. J’ai eu des échanges techniques avec le responsable de mon chantier. J’ai échangé avec mon responsable sécurité après mon avarie.
Enfin seul ? Non, car vous me manquez vraiment !
Frédéric Ponsenard (Coco)
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La mer est propice à la réflexion, la nuit une partie de ma vie se projette sur le ciel étoilé ou sur la surface luisante de l’eau. Le bateau craque, souffle dans les surfs. Il nous donne l’impression de partir dans tous les sens, mail il se redresse toujours à la sortie de la vague et continue, imperturbable.
Parfois j’entends des voix, quelqu’un me parlerait-il dans la nuit ?
Ce matin, rituel des quarts oblige. Météo et routage à 6 h et ensuite petit déjeuner sur le pont pour profiter du lever du jour. C’est déjà l’aube, une nouvelle fois grandiose, le soleil joue à cache cache avec les nuages qui filtrent ses rayons s’imprègnent de ses couleurs, parme, terre de sienne, rose, bleue, mauve, puis soudainement jaune doré (comme la couleur des grands Monbazillac) quand ses rayons arrivent à les transpercer.
Mon premier oiseau depuis dix jours apparait, long effilé, de longues ailes, une petite tête noire malicieuse. Si loin des côtes, serait-ce la jolie mésange à tête noire chère au grand marin Eric (Tabarly) ? Elle passe, tourne un long moment, bat des ailes, plane, m’observe et file déjà au loin.
Patrick Baggio et Yann Jestin (Vari)